Kasia arbore généralement de longs et épais cheveux blonds qui lui tombent jusqu'au milieu du dos en anglaises négligées. Son regard est mystérieux et recèle tous ses secrets, quoiqu'il reste indéchiffrable. Ses prunelles grisées, aux reflets émeraudes ont quelque chose d'étrange, de fascinant mais profondément cruel. Constamment cerclés de noirs, ses yeux accrochent le regard d'un tierce et contrastent sur sa peau d'albâtre. Mince et svelte, pas très grande mais dépourvue des fragilités et des maigreurs qui dérobent aux jeunes filles des climats tardifs du Nord leur carnation, Kasia ne cache pas sa souplesse et sa fine musculature. Elle affiche en permanence une expression neutre mais ne se départ que très rarement d'un fin sourire ironique. Sa silhouette aérienne dégage une aura trompeuse d'assurance, malgré sa démarche souple et légère, toujours gracieuse et un rien féline, presque sauvage. Son visage a depuis longtemps perdu les rondeurs de l'enfance, dévoilant des pommettes hautes, un nez fin et droit et une mâchoire volontaire. Ses lèvres, charnues et pourvues d'une teinte légèrement rosée, laissent apparaître quand elles s'entrouvrent deux rangées de dents blanches et bien alignées.

Bien que extrêmement lunatique, Kasia est d'une agréable compagnie quand elle le veut bien. De nature passionnée, elle en est presque bornée et campe quoiqu'il arrive sur ses opinions, réfutant toute autre avis avec une perspicacité agaçante. Plutôt intelligente, sa témérité ne lui a jamais parue outrancière étant donnée la facilité avec laquelle elle s'extirpe de toutes les situations possibles et imaginables. Très à l'écoute de ceux qui lui tiennent à coeur et aussi peu nombreux qu'ils soient, la jeune femme se révèle une excellente amie, quoique gagner sa confiance reste une tâche des plus ardues.
Mais qui dit lunatique dit imprévisible. Et bien qu'elle puisse faire preuve de gentillesse, c'est la méchanceté – pour le dire un peu naïvement – qui lui colle le mieux à la peau. Acerbe, ce qui fut appelé passion prend désormais le nom d'obstination et d'ambition. Kasia est une Serpentard née et aime faire souffrir ceux qui ne lui plaisent pas. Si il y a bien quelque chose chose que Kasia ne supporte pas, c'est être faible. Toute ce qui s'apparente à la faiblesse, elle le nie et si possible le détruit. Elle a peur de souffrir et se protège de la mort coûte que coûte. Ainsi, elle a une préférence assez soulignée pour les endroits calmes et la solitude. La Forêt Interdite lui plaît particulièrement. Cela dit, elle peut aussi bien se complaire dans la cohue des soirées tant que tout ne reste pour elle qu'un lointain brouhaha.
Rares sont les choses capables de la raisonner quand sa colère éclate et qu'une folie destructrice s'empare d'elle. Cela dit, cette colère reste le plus souvent – merci Merlin – contenue. Ainsi, c'est un calme impassible qu'elle dégage la plupart du temps, mais on distingue néanmoins la rage froide, latente mais pas moins létale qui l'habite, qui trépigne d'impatience quant à la promesse d'un massacre à venir. En attendant que l'heure du carnage sonne, c'est de sarcasmes et d'ironie qu'elle use pour décourager les impertinents qui feraient preuve de trop de curiosité vis-à-vis du passé de la jeune femme.

Katarzina, dite Kasia, fille des sorciers Charles Wilde et Louise Kryńska, est née une nuit froide et enneigée de novembre à Varsovie, dérobant en venant au monde la vie de sa mère. Élevée en Pologne dans la demeure de son père, réputé médicomage et de ce fait souvent absent du foyer familial, ce ne fut pas son géniteur qui s'occupa de son éducation, mais Deborah Kryńska, soeur de Louise et tante de Kasia. Outre la liaison instable qu'elle entretenait avec son père quand il était présent, Deborah négligeait la petite fille. Du soir au matin dans les rues ou les bars, à vendre son corps pour quelque monnaie, s'occuper de la petite Kasia était pour elle un fardeau. Heureusement, son père se rendit bientôt compte de l'attitude négligeante de sa belle-soeur vis à vis de sa fille, et quitta la Pologne quand elle eut trois ans pour aller vivre en Angleterre. Plus jamais il ne revit Deborah, ni n'en reparla.
Là-bas il adopta un rythme de vie plus calme ; travaillant à l'hôpital Sainte Mangouste, il déposait chaque matin et récupérait chaque sa fille à l'école maternelle du quartier londoniens où ils résidaient. Les années passèrent. La petite fille grandit donc entourée par l'amour exclusif de son père, qui prit bientôt part à la guerre qui régnait sur le pays. Ayant toujours été un homme de cœur juste et révolté en plus d'un père aimant, c'est naturellement qu'il prit le parti de l'Ordre du Phoenix, tout en ayant néanmoins conscience qu'il mettait ainsi sa vie et celle de sa fille en grand danger.
Puis, quand Kasia eut onze ans, son père l'envoya à Durmstrang. C'était pour lui dans la logique des choses, puisque sa défunte femme et lui-même y avaient étudié et s'y étaient rencontrés. La jeune fille ne s'y opposa en rien ; Durmstrang avait toujours été, pour elle aussi, la seule école à laquelle elle se destinait. Elle n'y noua que très peu de réelles relations. Tous les élèves, là-bas, s'employaient à progresser, scolairement parlant, aussi Kasia suivit-elle le mouvement. Elle révéla de grandes capacités magiques qui firent la fierté de son père. La jeune élève revenait à Londres à chaque vacance, et chaque nouvelle année à l'école lui apportait puissance et connaissances. Elle faisait partie d'un petit cercle d'amis très soudés et à la fois exigeants et attentifs les uns envers les autres.
Puis, au terme de sa cinquième année d'études, elle apprit la mort de son père, décédé lors d'une mission pour l'Ordre. Et ce fut vers le dit ordre que son désespoir et sa colère alliés à une vieille rancœur se dirigèrent. Elle en voulait à ses membres, leur attribuait le décès de son géniteur. Mais au cours de cette dernière année, Kasia s'était vu vouloir changer d'horizons. Ayant désormais comme objectif premier d'intégrer Poudlard, l'orpheline ne montra rien de son ressentiment jusqu'à ce que les aurors de l'Ordre la prennent en charge et, pour sa sécurité, lui fassent intégrer l'école britannique pour sa sixième année. Elle fut alors admise chez les Serpentards, à l'étonnement général. La fille de Charles Wilde recelait donc de sombres desseins...
Bien sombres, oui. Exilée en Bulgarie, Kasia n'avait jamais prêté une réelle attention à la guerre qui sévissait sur l'archipel britannique. Elle savait qu'il y avait deux camps - les belliqueux Mangemorts de Lord Voldemort et les membres de l'Ordre du Phoenix - rien de plus. Et elle ne voulait de toute manière pas en savoir davantage. Du moins jusqu'à son arrivée à Poudlard, où elle s'était rapidement vu obligée de prendre parti. Rancunière, elle était loin d'avoir pardonné à l'Ordre la mort de son père. Et si elle n'en fit part à personne, c'est au Mal qu'elle voua son âme et, bien que refusant d'appartenir aux Mangemorts - des petits crétins vaniteux, avides d'un pouvoir qu'ils n'auront jamais et dépourvu de toute volonté individuelle - elle devint partisane du Seigneur des Ténèbres, se jurer de réduire à néant l'Ordre du Phoenix, responsable de son orphelinat. Au même titre qu'elle, mais cela, elle est bien incapable de se l'avouer, trop fière.
Fière, certes oui, mais pas téméraire pour autant. Et la jeune femme avait beaucoup appris en matière de Magie Noire à Durmstrang. Aussi, consciente des risques qu'elle encourait en s'étant fixé un tel objectif, elle quitta Poudlard la nuit de son anniversaire et se rendit à Pré-au-Lard.

«Un homme sortit en titubant de la Tête du Sanglier, avant de s'écrouler quelques mètres plus loin dans une sombre ruelle. Un rire rauque et bref sortit de sa gorge alors qu'il tentait de se relever. Sa capuche rabattue sur ses cheveux et dissimulant la partie supérieure de son visage à la lueur de la lune, Kasia s'approcha de l'ivrogne qui la regarda d'un œil égaré, sans comprendre. «Accio Baguette» murmura la sorcière. La baguette du débauché se glissa entre les doigts de la jeune femme, qui la pointa sur son propriétaire, tandis que l'effarement le plus total baignait peu à peu son regard. Un éclair vert jaillit de la baguette et atteignit la poitrine de son maître de plein fouet. Le corps de l'homme se raidit en même temps que son cœur cessa de battre. Kasia venait de commettre son premier meurtre. Dans un ultime sortilège, elle scinda son âme en deux et dissimula une partie de celle-ci dans l'anneau d'argent finement ouvragé qu'avait été l'alliance de sa défunte mère».

Et depuis ce soir là, la jeune femme se lança dans la maléfique entreprise de la vengeance. Personne ne connaît son terrible secret, personne ne sait qu'elle est l'assassin de ces quelques membres de l'Ordre dont les meurtres sont associés à divers Mangemorts. Mais la jeune sorcière agit indépendamment de tout mouvement belliqueux et n'obéit qu'à sa soif de vengeance, qui reste jusque là inassouvie et semble intarissable. Reste à savoir si, une fois la guerre finie, elle saura mettre un terme à sa sanglante entreprise ou si celle-ci ne prendra pas fin tant que la demoiselle n'aura pas fait son deuil ni libérer son âme - bien qu'à jamais corrompue - de toute haine et colère.