† Eden Méloée Galiénor †

Tout en Eden transpire la candeur et la grâce. Son visage est fin, délicat, et inspire rapidement la confiance, car aucun mensonge ne vient ternir l’éclat de son joli teint de rouquine. Un air franc est constamment imprimé sur sa figure, et il est relativement rare qu’un éclat de colère apparaisse sur ses traits, tellement son calme est visible, et son manque de délation total. Vous l’aurez compris, den ne sait pas mentir, elle ne sait pas jouer, et ses airs innocents en agacent plus d’un. Persuadés qu’elle cache quelque chose de sombre en elle, comme toute personne à l’air si fragile, ils n’arrivent pas à déceler ce qu’ils prennent pour un mystère insoluble. La vérité n’est pas loin, mais le côté aquatique de la jeune femme n’est en aucun cas un secret ténébreux, au contraire. Mais secret quand même. Ses cheveux d’un rouge éclatant sont certainement le seul détail de son apparence physique qui détonne franchement et attirent l’attention. La demoiselle pourrait certainement passer inaperçu si elle le désirait, mais sa crinière flamboyante naturelle empêche toute discrétion. Les yeux d’Eden sont bleus. Aussi bleus que l’océan. Limpides, calme, et azur, ils sont comme la surface du lac d’Elanoé, ondoyants et regorgeant de promesses. Ses lèvres sont pulpeuses et d’un rose soutenu, comme un bonbon. Eden est d’une beauté discrète, une timide violette que l’on remarque si l’on en prend la peine. Agacement, tendresse, sentiments positifs ou négatifs, elle peut tout déclencher, mais il est pratiquement impossible d’y rester indifférent.
Sous sa forme de sirène, la couleur de ses écailles est du même bleu que celui de ses yeux. Luisante, et aussi brillante que la lune.

Eden est quelqu’un d’introverti, malgré ses efforts pour s’ouvrir au monde. I lui faut du temps pour s’intégrer, et souvent, il est très difficile pour elle de surpasser sa timidité, et il n’est pas rare de voir une charmante couleur rouge empourprer ses joues. Elle peut cependant se montrer très courageuse, surpasser ses nombreuses peurs, et c’est en cela que réside sa force principale. Elle est prête à faire des sacrifices. Quitter le monde de l’enfance a été une grande déchirure pour elle. Evidemment, son statut la protégeait et l’emprisonnait à la fois des dangers du monde extérieur, et il a été difficile de s’y adapter. Mais elle doit se débrouiller seule dans un monde complètement inconnu, désormais, et elle doit se prouver à elle-même qu’elle peut y arriver. Excessivement honnête et authentique, la jolie sirène a le souci des autres. Terriblement altruiste et conciliante, elle fera souvent passer leurs désirs avant les siens, au risque parfois de s’oublier, et a toujours peur de ne pas plaire, de ne pas faire assez. Elle aspire à la liberté, c’est pourquoi elle est partie du royaume de son père pour aller découvrir le reste du monde. On l'aura compris, le caractère de la jeune femme est plutôt facile à vivre, mais il a aussi un double tranchant. Terriblement naïve, elle croit pratiquement tout ce qu'on lui dit, et cela peut se retourner contre elle, ou même contre les autres. Il n'y a pas plus loyal qu'elle, mais elle déteste le mensonge, et se laisse facilement influencer. En général elle sait camper sur ses positions, en s'amalgamant un peu à son interlocuteur, mais il arrive qu'elle soit prise au dépourvu. Beaucoup trop gentille. C'est certainement ça son plus grand défaut. Elle ne sait pas dire non.

Eden est une sirène. L’aînée de trois filles, et l’héritière principale du royaume magique d’Elanoé, en Australie, dirigé par le roi Elessar et la reine Nymphea. Son enfance, presque surprotégée, fut plutôt commune, dans la mesure du possible, en comparaison avec la vie de toutes les autres sirènes de la famille royale, bien sûr. Très liée à ses deux cadettes, Astrée et Clélia, Eden dut rapidement apprendre à s’en occuper, car leurs parents étaient très occupés par leurs fonctions royales. Ils restaient cependant une famille aimante et soudée. L’histoire du peuple des sirènes y est certainement pour quelque chose. Un peuple pacifique, mais avec de lourds secrets, ils ne supportent pas la trahison, et la famille est ce qu’il y a de plus sacrée, elle est au cœur de toutes les traditions, et faillir à ses obligations vaut une malédiction à vie, voire même après la mort.

Ce fut le cas, il y a des siècles de cela, de la princesse Cléophée. Il y a des règles très strictes à suivre, dans la famille royale. Afin de perpétuer la lignée, et ce, avec des individus de haut rangs, les jeunes sirènes sont mariées entre l’âge de douze et quatorze ans, à des princes, ou du moins des hommes de haut rang, pour ne rien perdre de la pureté de la couronne. Or, l’héritière du trône, Cléophée, est allée voir si les algues étaient plus vertes sur le monde des humains, quelques heures, pas plus. Cela a pourtant suffi pour qu’elle tombe éperdument amoureuse d’un quelconque homme, sans rang ni situation, mais rien que son statut d’humain suffisait à interdire leur relation. Elle a refusé le mariage qui lui était destiné, et a décidé de couper les ponts avec sa famille, en reniant sa nature de sirène. Elle alla vivre son idylle sur la terre ferme. Sa petite sœur reprit la couronne, mais sa trahison ne fut jamais oubliée, et la pire des malédictions s’abattit sur la lignée annexe, que l’indigne Cléophée avait osé créer.
Il n’y avait qu’un seul danger, pour les sirènes. Que des descendants impurs apparaissent, du sang royal de Cléophée, et de celui, abject, d’un pauvre humain. Le roi en vigueur maudit la lignée annexe, avec sa fille. Si elle mettait au monde un enfant, celui-ci naîtrait avec une marque en forme de triton, qui le désignerait et le condamnerait à la mort. La marque est scellée d’un sortilège, d’un poison qui se diffuse dans le sang aussitôt que l’on ose mettre au monde un enfant. Cléophée a eu une petite fille, elle est morte quelques jours plus tard, avec son compagnon. Les enfants de la lignée maudite sont condamnés à vivre orphelin, puis à laisser leurs progénitures vivre sans eux, ou bien d’arrêter la lignée, d’arrêter le massacre. Cependant, il paraîtrait qu’il y en ait encore aujourd’hui. Et Eden en a la preuve.

A l’âge de treize ans, Eden aussi dût se marier, pour ne pas faillir à ses obligations. Elle eut la chance de tomber sur un époux loyal et agréable, mais bien sûr, elle n’en était pas tombée amoureuse. Comment y arriver, si jeune, et dans un tel contexte ? Les mariages arrangés sont rarement heureux, Eden en était la preuve vivante. Mais son désir d’honorer son père et de lui rester fidèle primait sur sa propre envie de bonheur. Durant deux ans et demi, elle occupa ses fonctions sans dire un mot. Et puis un jour, elle aussi décida d’aller admirer le monde des humains, même si ce n’était que la surface. C’est de la terre dont elle tomba amoureuse. Elle songeait que cela devait être merveilleux d’y habiter. Elle avait désormais un peu plus de quinze ans, et était assez grande pour se débrouiller. Le roi Elessar ne fut pas facile à convaincre, elle dut promettre de revenir malgré tout, et de ne rien faire pour fourvoyer son appartenance aux sirènes. Mais elle intégra l’école Poudlard, contre toute attente. Ce fut difficile, dans les débuts, et la jolie Eden n’a toujours pas trouvé sa place. Mais elle peut compter sur le soutien de Gabriel, qu’elle a rencontré l’année précédente, et qui est un fils de la lignée maudite. Bien sûr, ses parents ne sont pas au courant. Nouer des liens avec lui serait pris comme une trahison. Et par chance, elle se révèle assez habile à l’apprentissage des sorts, venant déjà d’un peuple porteur de cette magie. Elle est particulièrement douée en botanique, et fait souvent part de nouvelles connaissances à toute la classe, qui se demande parfois d’où elle tient ce savoir si particulier. Elle a même intégré l’équipe de Quidditch, cette année, dont elle est capitaine. Tenir sur ses jambes lui a demandé beaucoup d’efforts et de concentration, mais voler n’est pas vraiment pareil. C’est encore un autre monde, un monde particulier que la jolie Eden trouve particulièrement envoûtant. Fine et rapide, elle présente une certaine habileté sur un balai, au poste d’attrapeuse. L’aigue marine autour de son cou lui permet de rester humaine même au contact de l’eau, et de respirer. Mais si l’on venait à lui enlever… Elle mourrait de suffocation, dans le cas où elle ne serait pas déjà dans l’eau. Par chance, il y a un lac à l’école, qui lui permet de retrouver ses nageoires de temps en temps, et de ne pas trop se sentir dépaysée.